Avec l’arrivée proche de la nouvelle génération de processeur RYZEN, n’est ce pas le moment idéal pour tester la première génération de CPU ZEN ? Eh bien, aujourd’hui nous allons bencher un 1700 à plusieurs fréquences et le comparer à ce qui se fait de mieux chez Intel. Le but sera bien sûr de voir si oui ou non, avec les tarifs actuels, il reste intéressant.
Avant toute chose, il est important de faire un petit historique de ce qui s’est fait auparavant en CPU chez AMD. Après un Athlon II X6, la marque avait décidé de choisir le tournant de l’innovation en sortant son architecture Bulldozer. Un concept avant-gardiste, permettant un nombre important de cœurs physiques mais aux lacunes trop importantes pour s’imposer sur le marché notamment à cause de l’architecture en module de 2 cœurs, se partageant les ressources. Eh oui, si les FX étaient des monstres en applicatif à leurs sortie, il faut dire qu’ils sont restés sur le marché sans vraie évolution durant 6 ans. Chez Intel les génération se sont suivies, la marque, sur le secteur grand public, s’est contentée de sortir des refresh, mais en cumulant, l’IPC est devenu vraiment important sur ces CPU. Le haut de gamme est resté délaissé par AMD et dominé totalement par Intel avec ses I7 Extremes, mais la donne a changé, vous allez vite le voir.
Les RYZEN sont arrivés en Février 2017, le public leur a fournit un accueil mémorable, 6 et 8 cœurs de qualité pour une bouchée de pain il faut dire que cela ne se refuse pas ! Les processeurs étaient en plus dotés du SMT, équivalent de l’Hyperthreading de chez Intel, pour des performances applicatives monstrueuses en doublant le nombre de threads. Le public s’est arraché ces puces, tellement que la marque a repris des parts de marché et a obligé Intel à évoluer dans sa Roadmap en sortant un I7 8700K non prévu.
Le I7 7700K a pourtant continué à briller en gaming, grâce à sa très forte puissance par cœur. Les R7 1700, 1700x et 1800x se sont montrés plus polyvalent avec des scores applicatifs bien meilleurs que le I7 7700K et pas si loin en gaming. Cette période a marquée la fin de la dominance du quadcore sur le marché grand public.
Alors ça vient ce test ?
Nous y venons, nous sommes maintenant en 2018, les gammes de prix ont évoluées. Un R7 se trouve désormais à 250 euros environs et les I7 quadcores sont éssouflés sur pas mal de taches. CoffeeLake et les hexacores sont arrivés sur le secteur mainstream, maintenant c’est 6 cœurs pour jouer, c’est la nouvelle norme que le marché a décidé de suivre. Nous allons donc comparer dans ce test un R7 1700 à un I7 5820k et à un I7 8700k.
Pourquoi ces processeurs ? L’avantage est que l’on teste une génération « Extreme » en hexacore plus ancienne qui reste d’actualité, un hexacore récent à fort IPC qui est le concurrent principal des Ryzen et enfin un R7 octo de chez AMD. Plus de cœurs ou plus de vitesse, telle est la question à laquelle nous allons tenter de répondre dans ce test.
Les configurations de test :
- R7 1700 @ 3.95 GHz
- MSI X370 SLI PLUS
- DDR4 2666 Mhz CL12 (HyperX Predator)
- Lepa 1000W Gold
- Noctua NH12S
- GTX 1070
- I7 5820K @ 4.5Ghz
- MSI X99 SLI PLUS
- DDR4 2666 Mhz CL12 (HyperX Predator)
- Noctua NHD14
- GTX 1070
- I7 8700K @5.2Ghz
- ASUS Z370 Maximus Hero
- DDR4 4000 MHz (Gskill Ripjaws)
- AIO NZXT Kraken
- GTX 1080Ti

Benchmarks synthétiques
La première phase de test consiste à faire passer un Cinebench R15 en multithread à chaque CPU. Puis nous effectuerons un 3DMark Firestrike, benchmark assez représentatif des performances dans les jeux multithreadés. Pour terminer c’est un passage sous TimeSpy auquel auront le droit nos CPU. Nous avons bien sur recommencé les tests avec overclocking et vous avons résumé tout cela dans des graphiques respectifs. Les overclocking représentent un overclocking classique et moyen pour ce type de CPU, donc un résultat en cohérence avec ce qu’un utilisateur espèrerait avoir en overclockant son CPU.

Sur Cinebench on observe que le R7 1700 effectue un score de 1400 points, ce qui est relativement élevé pour un processeur de début 2017. En comparaison le 5820k qui lui ne possède que 6 cœurs est bloqué à 980 points, soit un score similaire a des quadcores mieux fréquencés comme le I7 7700K. Le I7 8700k quant à lui marque 1250 points grâce à ses 6 coeurs et sa fréquence plus élevée que le I7 5820k, cela représente tout de même 27.5% de performances supplémentaires face au 5820K mais aussi 11% de moins que le R7 1700.
Nous avons monté en fréquence les CPU à des valeurs atteignables facilement sur la plupart des CPU de ces générations.
Une fois overclocké à 4.5 GHz, le I7 5820K augmente son score à 1300 points, ce qui est très bon et permet de passer devant un 8700K stock. Le I7 8700K à 5.2 GHz, effectue 1710 points, ce qui est incroyablement élevé pour un hexa. Le R7 1700 reste devant avec 1760 points avec un overclocking à 3.95 GHz, mais gardons en tête que c’est un octocore, la puissance par cœur est donc beaucoup plus diffuse. Cela reste 3% meilleur que le 8700K mais aussi 30% mieux que le 5820K.

On retrouve un score de 16508 points pour le R7 1700 stock, ce qui est très impressionnant. A titre de comparaison, un I7 7700k, qui dominait dans les jeux bénéficiant d’un fort IPC, effectue 14300 points, soit 13.5% de moins. Avec un overclocking à 3.95 GHz, le R7 1700 décolle totalement en terme de performances et dépasse la barre des 20259 points. Ce RYZEN, qui est d’entrée de gamme, peut supporter des fréquences qui lui permettent de dépasser le R7 1800X stock et même le Threadripper 1900X qui pourtant est à 3.9 GHz de base.

L’écart de puissance par cœur avec Intel se voit nettement réduit avec une telle fréquence. Malheureusement, RYZEN oblige, le potentiel d’overclocking est médiocre avec des difficultés réelles à dépasser les 3.8 GHz. Nous avons été obligé d’appliquer des tensions beaucoup trop élevées pour stabiliser cet overclocking, qui pourtant parait assez sommaire.

Si l’on regarde le score global des CPU, il est clair que le I7 5820K, hexacore de 2014, se débrouille encore plus que bien. Avec un overclocking de 4.5 GHz il arrive même à dépasser un I7 8700k stock, impressionnant. Le R7 1700 garde son avantage grâce à son nombre de cœurs, une fois overclocké à 3.95 GHz, il arrive à dépasser un I7 8700K OC à 5.2 GHz, qui est proposé beaucoup plus cher. L’applicatif est la où le 1700 tire son épingle du jeu. En effet un I7 8700k possède un IPC futuriste, alors que le R7 reste plus classique sur ce point mais est polyvalent un peu partout. Ce n’est que dans les applications multi-threadées exploitants tout les cœurs, que ce RYZEN sera à son avantage.
Un duEl d'octocores
Après une comparaison en terme de gamme de prix, on notera qu’il est aussi intéressant de comparer ce CPU à un homologue 8 cores pour que les test soient plus équitables. Nous prendrons donc des benchmarks tiers, puisque nous ne possédons malheureusement pas de I7 6900k et 7820x. Les scores sont tirés de chez nos collègues de chez Legitreviews.com

Après analyse, il est possible de voir que le 1700 se positionne comme un vrai challenger en 2018. Un 7820X représente la gamme 8 cœurs actuelle de chez Intel et le 6900k l’ancien ultra haut de gamme. Si l’on compare les résultats, le 1700 se rapproche fortement du 6900k comme l’avait annoncé AMD qui les avait confrontés directement lors des conférences. Le 1700 OC à 3.95 GHz dépasse le 7820X stock et se rapproche très fortement du 6900k OC à 4.2 GHz. En soit l’IPC est quasiment identique entre un 1700 OC et un 6900K OC. Le 7820X OC à 4.6 GHz reste inaccessible pour les autres octocores moins cher à ce jour. Pour conclure, pour 260 euros, le prix auquel on trouve un 1700 actuellement, vous aurez les performances d’un 6900k de 2016 en applicatif, pour peu que vous overclockiez. Le 6900k se trouve encore à 999 euros et le 7820X à 699 euros, ce processeur AMD est donc clairement un bon concurrent.
Nous allons maintenant comparer exclusivement le I7 5820K OC avec le R7 1700 OC, cet I7 représentant bien les performances qu’on peut obtenir avec un hexacore de chez Intel et pour un prix tournant autour de celui d’un R7 1700.
Performances 7zip

Pour illustrer les performances de compression de fichiers, nous avons sélectionné 7zip puisqu’il utilise l’ensemble des threads. Un fichier ISO Windows Server 2016 de 4.49 Go est compressé. Ici le processeur a mis 2 minutes et 54 secondes pour le compresser en archive 7Zip.

Sur la compression, nous observons un avantage de 7.5% pour le CPU d’Intel, l’overclock aide fortement à rattraper la différence de threads, au point de dépasser le Ryzen. On se rend compte que le manque de potentiel d’OC de Ryzen est vraiment problématique sur les performances finales pour un power user qui overclockera forcément son processeur.
Enfin des jeux, alors ce RYZEN ?
Nous avons en premier décidé de tester les processeurs avec différents jeux récents. Ici nous avons confrontés le 5820K toutjours overclocké à 4.5 GHz avec notre RYZEN à 3.95 GHz, le tout avec une GTX 1070 ainsi que 16Go de DDR4 à 2666 MHz. Dans les jeux testés on retrouve Ashes of the Singularity qui permet de mettre en avant les performances DX12 sur ces processeurs modernes, ensuite on retrouve Gears of War 4 apportant un deuxième test 100% DX12 mais plus gourmand graphiquement. Enfin dans les jeux plus classiques on trouvera PUBG, le célèbre Battle Royale du moment et Far Cry 5, le dernier étalon graphique de chez Ubisoft.


Ashes of the Singularity est réputé pour être un très bon benchmark pour CPU illustrant les performances DX12 et multicœurs des jeux récents. Ici nous pouvons observer un maximum plus élevé chez Intel mais aussi une bien meilleure aisance à supporter les grosses batailles (Heavy Batches). Le jeu, bien que tirant partit des nombreux cœurs du RYZEN, affiche des performances bien meilleures sur le I7 5820k à 4.5 GHz grâce à sa forte puissance monocore. Allant jusqu’à 20.5% de différence en faveur d’intel.


PUBG peut se définir comme le jeu multijoueur du moment et demande un CPU assez lourd pour supporter les batailles. Nous avons pu observer un avantage du CPU Intel pour fournir le meilleur maximum de fps. En revanche, le RYZEN affiche des fps minimum bien plus acceptables que le CPU Intel. Nous savons que RYZEN est réputé pour être plus stable que les processeurs sur architecture Core mais nous soupçonnons le jeu de demander des accès disque importants et répétés, ce qui aurait pour conséquence d’affecter drastiquement le minimum du I7 5820k. Néanmoins nous avons répéter les benchmarks de nombreuses fois.
Pour informations, malgré le fait qu’il n’y ait pas de benchmark intégré et que le jeu soit entièrement multijoueur ce qui implique une incapacité à reproduire exactement les mêmes scénarios, les fluctuations sont réduites via le fait qu’on fait des tests longs, de plusieurs dizaines de minutes.


Far Cry 5 est le dernier AAA de chez Ubisoft et propose une expérience graphique de qualité. Ici nous n’avons pas constaté de différence notable au niveau des processeurs, le CPU Intel garde tout de même un petit avantage sur le R7. Le jeu est un des premiers Far Cry à ne pas être véritablement gourmand, nous avons trouvés les performances tout à fait acceptables sur un GPU milieu gamme comme la GTX 1070. Cela permet de ne pas oublier que le CPU n’est pas toujours si impactant dans les performances par rapport au GPU, et que les jeux utilisés dans ce genre de test sont bien souvent des jeux très axés CPU.


Gears of War 4 est un des jeux les plus gourmands graphiquement en DX12, en effets les effets graphiques demandent de grosses ressources CPU et GPU. En jeu, les performances du I7 overclocké sont meilleures que celles du RYZEN. Nos tests en 1440p ont malheureusement montrés leurs limites avec la GTX 1070 comme le montre les moyennes très proches. En terme de rendu processeur, nous avons été étonnés de voir l’avantage important du processeur Intel, surtout en 1080p avec jusqu’à 300% de plus. Malgré avoir répété plusieurs fois le benchmark, nous retombons toujours sur ces résultats. Le jeu doit créer ce score d’une manière qui n’est pas forcément linéaire. Néanmoins il reste évident que le 5820K reste devant, avec en moyenne 16% de fps supplémentaires en 1080p.
Nous avons activés les options en Dément de manière à réellement être en ultra puisque certaines personnes cherchent à connaître les performances atteintes TOUTES options à fond. Cela permet de vraiment pousser les configurations à bout.
Force est de constater que le RYZEN et l’architecture ZEN de première génération accuse un certain retard face à l’architecture Core de chez Intel. Ici le R7 1700 a été comparé à un I7-5820k de génération Haswell-E, donc un processeur ayant déjà 4 ans. Les résultats obtenus nous confortent dans l’idée que seul le placement en terme de tarif avantage RYZEN.
Ici en dehors des benchmarks synthétiques, le CPU AMD est positionné derrière le I7-5820k et bien loin derrière le I7-8700k. Nous sommes donc face à un processeur qui ne se prédestine en aucun cas à une utilisation gaming poussée, certes il fera son travail dans la plupart des jeux moderne mais il pourra se montrer limitant dans certaines situations. En 1440p nous observons que la situation de GPU limited arrive assez tôt, le R7 1700 limitera peu des GPU moyen, mais pourrait tout à fait brider le potentiel de certaines cartes plus musclées dans les hauts taux de rafraîchissements.
Le R7 1700 reste donc un bon choix dans un ordre de prix avoisinant les 250 euros puisqu’il offre des performances multithreading intéressantes face aux autres processeurs de même prix comme les I5-8600k. Nous espérons que les RYZEN de seconde génération exploitant des cœurs ZEN+ pourront se montrer plus dociles dans les jeux et que le contrôleur mémoire sera réellement corrigé.